· C’est le premier cas depuis l’emprisonnement d’Ali Lamrabet· Hormatallah écope de 8 mois de prison ferme et Ariri de 6 mois avec sursisL’étau se resserre autour des journalistes. Si Ahmed Reda Benchemsi, directeur de publication de TelQuel et Nichane, attend avec impatience le démarrage de son procès le 24 août, le dénouement en première instance de l’affaire Al Watan confirme si besoin est, l’orage que traverse la presse au Maroc. En effet, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné, mercredi 15 août, Abderahim Ariri à 6 mois de prison avec sursis, alors que Mustapha Hormat-allah a écopé de 8 mois de prison ferme. Les deux journalistes devront également payer une amende de 1.000 DH chacun. Ils étaient poursuivis pour recel de documents obtenus à l’aide d’une infraction.Rappelons que l’hebdomadaire Al Watan Al An avait publié le 14 juillet dernier un dossier intitulé “les rapports secrets derrière l’état d’alerte au Maroc’’. Un document classé secret défense, provenant des Forces Armées royales, avait attiré l’attention du Parquet général qui avait décidé le 24 juillet de poursuivre les deux journalistes pour recel de documents obtenus à l’aide d’une infraction conformément à l’article 571 du code pénal. Ariri a été relaxé et poursuivi par convocation directe, alors que Hormatallah a été placé sous mandat de dépôt. Huit militaires ont également été poursuivis dans le cadre de ce dossier (voire encadré). «Nous étions venus aujourd’hui pour entendre un acquittement. Le verdict est décevant. A présent, le comité de soutient se réunira avec les avocats de la défense pour décider de la riposte», déclarait Ariri à la sortie de la salle n°8 du TPI de la métropole. Plusieurs représentants de la presse locale et internationale ont assisté à l’annonce du verdict. Le Parquet n’a pas jugé utile de convoquer Hormatallah pour le jugement. Ce verdict consacre pour la première fois depuis l’emprisonnement d’Ali Lamrabet, de la prison ferme pour un journaliste. «On comprend maintenant pourquoi la cour a toujours refusé la liberté provisoire pour Hormatallah. La prison ferme était-elle prévue d’avance?», fait mine de s’interroger un avocat présent à l’audience. La première réaction au verdict est à mettre au compte du Syndicat national de la presse marocaine. Le SNPM a vivement critiqué la condamnation qui «ne se base sur aucun fondement juridique». Selon un communiqué du syndicat, «la cour s’est appuyée sur la publication de documents secrets, alors que les deux journalistes étaient poursuivis pour recel de choses obtenues à l’aide d’une infraction». A l’heure où nous mettions sous presse, la défense n’avait pas encore décidé de faire appel. Mais tout porte à croire que les deux journalistes le feront.
Volet militaire
Dans cette même affaire, le tribunal militaire a condamné, le 7 août, huit militaires à des peines d’emprisonnement allant de 6 mois à 5 ans pour «divulgation de secret professionnel» et «atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat». Dans ce procès, les avocats de la défense avaient réclamé la présence de deux témoins à la barre pour recueillir leur témoignage, mais en vain. La cour a tout simplement ignoré cette requête.Les juges se sont contenté de répondre à la requête de la défense que Ariri et Hormatallah seront appelés à témoigner «en cas de besoin». Ce qui n’est jamais arrivé. Naoufal BELGHAZI
Les scoops du jour
· Affaire Al-Watan: RSF révoltée
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) s’est déclarée «révoltée et consternée» par la condamnation hier par le tribunal de Casablanca du journaliste Hormat Allah à huit mois de prison ferme. «Cette décision traduit un mépris de tous les usages du droit international qui n’a cessé de réaffirmer qu’on n’emprisonne pas un journaliste pour un délit de presse», a déclaré dans un communiqué cette organisation basée à Paris. RSF «constate et déplore que le fossé ne cesse de se creuser entre les engagements des autorités marocaines en faveur d’une démocratisation du royaume, et la pratique de ces mêmes autorités».
Volet militaire
Dans cette même affaire, le tribunal militaire a condamné, le 7 août, huit militaires à des peines d’emprisonnement allant de 6 mois à 5 ans pour «divulgation de secret professionnel» et «atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat». Dans ce procès, les avocats de la défense avaient réclamé la présence de deux témoins à la barre pour recueillir leur témoignage, mais en vain. La cour a tout simplement ignoré cette requête.Les juges se sont contenté de répondre à la requête de la défense que Ariri et Hormatallah seront appelés à témoigner «en cas de besoin». Ce qui n’est jamais arrivé. Naoufal BELGHAZI
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